QUELQUES OBSERVATIONS SUR L'ORGANISATION FUTURE DE LA PAIX Les souffrances engendrees par la catastrophe que nous vivons et les problemes de l'apresguerre qui se dessinent plus terribles encore que la guerre elle-meme --- ont provoque dans le monde entier un immense courant d'opinion constructive. Par des motions, des discours, des brochures, des livres, de tousles coins du globe nous parviennent les echos de cette volonte commune, presque universelie, de tous ceux qui pensent un tant soit peu politiquement, de donner au monde non plus une paix queleonque, une paix d'opportunite, un bref intervalle entre deux guerres, comme par le passe, mais une paix solide, bien concue, bien organisee, offrant le maximum de chances de perenite. J'ai dit ailleurs (1) combien les suggestions parvenues jusqu'a ce jour a notre connaissance sont nombreuses et plus d'une fois contradictoires. Celles qui cependant seroblent jouir d'une faveur toute particuliere et reunir le maximum de suffrages tournent de preferance autour de deux idees: celle d'une vaste organisation permanente chargee de garantir la paix et celle de la federation. De meme que jadis on croyait avoir trouve la solution de la paix perpetuelle dans les idees de Sully, de l'Abbe de Saint Pierre et dernierement du President Wilson, aujourd'hui l'idee federaliste se presente aux > comme la panacee universelie, seule capable d'epargner aux generations futures la repetition de calamites pareilles a celles que nous connaissons en ce moment. Cette idde que > percoit lui-meme confusement est juste en soi. Il n'y a pas a choisir. Ou bien le monde s'entetera a vouloir vivre a l'etat d'anarchie internationale, comme il l'a fait jusqu'a present, et payer cette ivresse de liberte illimitee d'une guerre periodique tousles quarts de siecle, ou bien il doit consentir certains sacrifices et opter pour l'organisation sur des bases federalistes. Ce principe, semble accepte par un grand nombre d'hommes politiques et de groupements parlementaires et professionnels de tous les pays; il a ete preconnise meme par des hommes de la taille de M. M. Roosevelt, Churchill, Sumner Welles, etc. (1) Dans un Travail intitule paru dans la Rivista di Studi Politici lnternaionali, n. 2-4, Firenze Sansoni 1944. -1- |